31 mars 2015

La (mono)culture intensive du riz dans le delta du Mékong ou le serpent qui se mord la queue ...

Le Vietnam dope sa production de riz au mépris de l'environnement



Alors que le pays est le deuxième exportateur mondial, les autorités vietnamiennes exigent davantage des agriculteurs du fertile delta du Mékong.


Nguyen Hien Thien est riziculteur comme l’étaient ses parents. Et sa vie se résume à des milliers d’heures passées dans les rizières. A tel point qu’il n’a même jamais visité Can Tho, une ville à seulement 10 kilomètres de sa ferme dans la région du delta du Mékong.
« Quand j’étais enfant, nous produisions une récolte de riz par an, aujourd’hui trois. C’est beaucoup de travail », confie-t-il, au bord de son petit champ de riz.
Une grande famine en 1945 et des pénuries alimentaires dans les années d’après-guerre ont conduit le gouvernement à adopter une politique du « riz avant tout ».
Aujourd’hui, le pays produit ainsi beaucoup plus que nécessaire pour nourrir sa population de 90 millions d’habitants, ce qui a donc permis au pays de doper ses exportations.
Depuis les années 1970, les rendements de riz ont quasiment quadruplé, grâce à une variété à haut rendement et la construction d’un réseau de digues. Par ailleurs, de plus en plus de terres sont cultivées et des quotas sont en place pour empêcher les agriculteurs de passer à d’autres cultures.
Mais les experts s’inquiètent car ce développement de la culture intensive, en particulier le passage à trois cultures par an, fait des ravages.