27 octobre 2022

La "transformation rapide des sociétés" est la "seule option possible"


Si les pratiques actuelles se poursuivent, le monde se dirige vers un réchauffement de 2,8 degrés, prévient le Programme des Nations unies pour l'environnement dans un rapport publié jeudi. Mais les experts explorent aussi les solutions à mettre en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.




"Les progrès réalisés depuis la COP26 [en 2021] à Glasgow ont été terriblement insuffisants", regrettent les experts onusiens. A la suite de l'Accord de Paris (adopté en 2015), les Etats doivent déclarer eux-mêmes les objectifs de réductions d'émissions qu'ils se fixent. Aujourd'hui, 166 pays ont soumis leurs engagements (contre 152 à la COP26). Cependant, même s'ils étaient respectés, ils mèneraient la planète vers un réchauffement d'au moins 2,4 degrés, soit bien plus que la limite de 2 degrés fixée à Paris... qui encourageait même à ne pas dépasser 1,5 degré. 


D'autre part, le chemin pris par les pays aujourd'hui n'est pas en phase avec leurs ambitions. "Les politiques actuellement en place, sans renforcement supplémentaire, suggèrent une hausse de 2,8 degrés", déplorent les Nations uniesLe rapport pointe en particulier le rôle des pays du G20 (dont la France), qui ne devraient pas "être en mesure de tenir [leurs] promesses pour 2030 sans une action renforcée"


De très nombreux Etats se sont engagés à atteindre la neutralité carbone, c'est-à-dire à ne pas émettre plus de CO2 que ce que leur pays est capable d'absorber, par exemple grâce à des "puits" de carbone comme les forêts. Mais cet objectif, souvent à long terme, "n'est pas crédible", alerte l'ONU, au vu des "objectifs à court terme" des Etats.


Pour être à la hauteur de ces enjeux, les investissements nécessaires sont considérables : de "4 000 à 6 000 milliards de dollars par an" doivent être dépensés pour décarboner l'économie, estime l'ONU. L'effort implique "une transformation du système financier", avec une mobilisation des banques centrales, "une tarification du carbone", et de "nouveaux marchés pour les technologies à faible émission de carbone"


D'une manière générale, "tous les secteurs doivent éviter de s'enfermer dans de nouvelles infrastructures à forte intensité de combustibles fossiles" (pétrole, charbon et gaz), tout en planifiant une "transition juste". Les meilleures technologies disponibles doivent notamment être déployées dans le secteur du bâtiment et nécessitent encore d'être développées pour l'industrie et le transport.


L'ONU insiste également sur la transformation du secteur de l'alimentation, qui pourrait apporter "des réductions rapides et durables". Des changements doivent aussi être envisagés au niveau individuel, "ce qui apportera également nombreux avantages pour la santé".


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