09 mars 2020

Il faut changer le modèle agricole et pour cela, il faut aider les agriculteurs !


3600 scientifiques interpellent la "désastreuse" politique agricole européenne





3600 scientifiques, dont 137 Belges demandent aux institutions européennes d’améliorer " drastiquement " la proposition pour la Politique Agricole Commune afin qu’elle "cesse de nuire à l’environnement". Leur constat est sans appel. Pour eux, la PAC, telle que proposée actuellement, voit ses ambitions environnementales diluées et risque de mettre en danger le Pacte Vert pour l’Europe.

Sécurité alimentaire, protection de la biodiversité et atténuation du changement climatique, les signataires proposent dix actions urgentes pour "inverser les processus destructeurs en cours et permettre de dépenser l’argent des contribuables dans une agriculture respectueuse de la planète". Il est question de 60 milliards d’euros annuels (l’ensemble des subsides aux institutions européennes) dont 40% constituent le budget de la PAC. "L’argent public ne devrait financer que des pratiques agricoles qui respectent l’environnement", concluent les signataires.

Actuellement, le premier déterminant du montant des “aides aux revenus” versé à un agriculteur est la taille de sa ferme : 80% des paiements vont à 20% des plus grandes fermes en Europe. Une répartition qui "sert les intérêts d’une oligarchie agro-industrielle", affirme la déclaration, en s’appuyant sur une enquête du New York Times, fin 2019, qui a révélé que sur les 65 milliards de dollars par an que l’UE dépense pour subventionner l’agriculture, "une partie de cet argent […] enrichit les politiciens et finance la corruption".

Parmi les propositions émises par les signataires :

  • Mettre un terme aux pratiques destructrices pour l’environnement, en éliminant immédiatement les aides liées à la production, en éliminant progressivement les paiements directs, au bénéfice d’un soutien significativement accru à la transition des exploitations vers une agriculture respectueuse de la nature.
  • Dédier 10% de la surface agricole aux habitats naturels et semi-naturels comme les haies, les bandes fleuries, fossés, talus et mares.
  • Des financements spécifiques accordés aux fermiers pour des activités de protection de la nature.