Le climat est une question existentielle, il est grand temps de s’en rendre compte
Par Michel De Muelenaere
La succession d’événements extrêmes pointe notre fragilité et notre impréparation. La lutte contre le réchauffement n’apparaît pas comme une priorité politique et économique du moment. Pourtant, tout retard dans l’action aggravera les dégâts futurs.
Comme toujours, il faut rester très prudent lorsqu’on cherche à décrypter un phénomène extrême en chaussant les lunettes du changement climatique. Les dramatiques inondations qui ont entraîné des dizaines de morts et causé des centaines de millions de dégâts en Espagne doivent cependant être aussi vues par ce prisme. Certes, le réchauffement du climat n’a pas créé la « goutte froide » qui s’est attardée sur la côte espagnole en y déversant en quelques heures l’équivalent de la pluviométrie annuelle. Mais ce phénomène naturel a largement été amplifié par la température de l’eau de mer – la Méditerranée et les océans en général – elle-même résultant de la hausse de la température mondiale. Et tous les experts le disent : tant que le réchauffement se poursuivra, les conditions favorables à ces phénomènes seront de plus en plus propices ; en particulier autour de la Méditerranée. Qu’on se figure : les phénomènes auxquels nous assistons se produisent dans un monde à + 1,3 °C. Imaginons un moment leur impact dans le monde à + 3 °C que prédisaient, en début de semaine, les Nations unies…
Les événements d’Espagne montrent en tout cas que, malgré leur emphase technologique et leurs moyens surpuissants, nos pays sont fragiles face au changement climatique. Montrent « une nouvelle fois », tant la succession des événements dévastateurs en font, encore et encore, la démonstration, tandis que cette répétition n’apporte étrangement que peu de réaction, comme si la succession des coups nous aurait rendus amorphes.
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