Espagne : guerre de l’eau autour de la production des fraises andalouses
À l’instar de la Sibérie, l’histoire climatique mondiale écrit "une nouvelle page incroyable" avec des records de chaleur inquiétants
Si les températures actuelles en Sibérie sont
exceptionnelles, Xavier Fettweis rappelle aussi qu’il s’agit d’une zone
(surtout au nord) où l’on trouve du permafrost. Ce qui est appelé aussi
pergélisol est en fait "un sol qui reste gelé, avec une température
inférieure à 0 °C, durant deux années consécutives ou plus", expliquait
dans un précédent article Sophie Opfergelt, chercheuse FNRS et
professeure à l’Institut Earth and Life de l’UCLouvain.
Or, "avec des températures pareilles, on risque de
dégeler le permafrost", analyse Xavier Fettweis. "Avec les
dégagements de méthane enfermés dans celui-ci […] Il faut savoir que le méthane
est dix fois plus puissant que le CO2 en termes de gaz à effet de serre (GES)".
Crise climatique : nouveaux carburants, hydrogène, sobriété… L'avion propre a-t-il du plomb dans l'aile ?
Voler sans (trop) polluer : est-ce possible ? Et si oui, quand ? Ces questions vont peser lors de la 54e édition du Salon du Bourget (Seine-Saint-Denis), rendez-vous incontournable de l'aéronautique et du spatial, qui s'ouvre lundi 19 juin. Alors que les effets du changement climatique, lié aux activités humaines, sont de plus en plus visibles, le secteur de l'aviation, responsable de 5% à 6% du réchauffement global, entend devenir plus propre. Face aux critiques, les représentants des 193 Etats de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), une agence de l'ONU, sont parvenus à "un accord historique" visant la neutralité carbone en 2050, en octobre dernier.
Le sujet des SAF peine à convaincre Yves Gourinat, professeur à l'Isae-Supaéro. "C'est une transition possible. J'y crois à court terme, mais pas à long terme", estime le physicien, qui voit les carburants durables comme une vaine prolongation de l'existant. "Thomas Edison n'a pas inventé l'ampoule électrique en réinventant la bougie, lance-t-il. Il faut changer de technologie, changer de référentiel."
Pour lui, c'est certain, le futur de l'aviation civile passe par l'hydrogène. Même son de cloche du côté des industriels. Marc Hamy, vice-président Corporate Affairs chez Airbus, a insisté sur ce point lors d'une conférence à l'Académie de l'air et de l'espace Airbus, fin avril.
D'ici là, le chercheur rappelle la nécessité d'utiliser l'avion "au plus juste" et de procéder à un "gros ménage sur les vols internes". Une certaine sobriété également soulignée par Nicolas Bellouin. "Le marché de l'aviation a augmenté de 30% entre 2014 et 2018 [avant la pandémie de Covid-19], relève-t-il. Si cela continue à ce rythme-là, il va falloir réduire le marché."
Cette diminution est impérative, d'après Maxence Cordiez. Avant même une hypothétique arrivée à maturité de l'hydrogène, l'ingénieur estime que les biocarburants et e-fuels, qui surgiront avant l'hydrogène, "sont surtout une solution pour décarboner l'aviation une fois qu'on aura fortement réduit le trafic". Pour lui, "nous ne pouvons raisonnablement pas penser qu'ils permettront de continuer la croissance du trafic aérien, ni même de le maintenir dans son ampleur actuelle".
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