"PAS LES BIENVENUS":
quand la "tourismophobie" gagne des destinations européennes
Des romantiques canaux de Venise aux remparts de Dubrovnik, en passant par l'île écossaise de Skye, les touristes sont devenus un cauchemar pour certains riverains malgré la manne financière qu'ils apportent.
Dans le quartier côtier de la Barceloneta, les habitants protestent depuis des années contre les nuisances: ivresse, rapports sexuels en pleine rue... Et dorénavant, l'envolée des loyers en oblige même certains à partir.
"Tourismophobie"
"Plus jamais un été comme celui-ci", "Pas de touristes dans nos immeubles", "Vous n'êtes pas les bienvenus", lisait-on samedi sur des pancartes lors d'une manifestation d'habitants sur la plage habituellement bondée de touristes.
De telles actions, qualifiées par la presse de "tourismophobie", détonnent en Espagne, troisième destination touristique mondiale, d'autant plus prisée que les vacanciers évitent l'instabilité en Tunisie, en Égypte ou en Turquie.
Une organisation d'extrême gauche a même arrêté un bus de touristes à Barcelone au début du mois pour enduire son pare-brise de peinture, et à Palma de Majorque, aux îles Baléares, manifesté sur le port avec des fumigènes, déployant une banderolle: "Le tourisme tue Majorque".
Cet archipel très prisé vient de limiter à 623 000 le nombre de logements touristiques et entend encore réduire peu à peu ce chiffre dans les prochaines années à 500 000.
"La base de l'économie, la base du travail et de tout, c'est le tourisme, a reconnu Arturo Monferrer, habitant de Palma de 67 ans. Mais il faut avoir un tourisme ordonné".