La terre se meurt, et nous aussi. L’apathie de l’Homme face à la problématique du changement climatique est le symptôme d’un déni meurtrier et coupable
Une opinion de Geoffroy Dolphin
Extrait de la BD de Pénélope Bagieu sur le réchauffement climatique. |
Bruxelles, 17 avril 1958. Treize ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et au milieu des "Trente Glorieuses", la capitale belge accueille la première Exposition universelle d’après-guerre. Quarante-trois pays sont représentés et 42 millions de visiteurs enthousiastes et confiants s’y rendront pour célébrer la naissance d’une nouvelle modernité. Hélas, peu auront conscience que cette modernité a un prix et qu’elle n’est possible que par l’institutionnalisation d’une dégradation continue de leur environnement.
Ce prix, nous avons commencé à le payer. Cet été, de la Sibérie à l’Europe, en passant par la Californie et le Japon, l’hémisphère nord connaît des températures moyennes bien au-delà de celles enregistrées sur la période 1981-2010, comme le relate ici l’Organisation météorologique mondiale. Ces températures anormales ont déjà de multiples conséquences sur la vie quotidienne et la santé de millions d’êtres humains.
Il n’en reste pas moins que l’inertie prévaut et que la transition, quand bien même elle serait amorcée, est jusqu’à présent trop lente pour prévenir un changement de température dangereux pour la survie de l’espèce humaine.
Mais là où la génération de 1958 peut légitimement plaider l’ignorance, cette ligne de défense nous est soustraite. La communauté scientifique a depuis longtemps, via le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec), clairement identifié un lien causal entre le niveau de concentration de CO2 dans l’atmosphère et la température moyenne du globe ainsi qu’attribué cette hausse de concentration aux activités humaines.