22 mars 2018

L'être humain pourrait-il manquer d'eau ?


Le Forum mondial de l'eau s'achève au Brésil. Il rassemble tous les trois ans des chefs d'états et des élus locaux, mais aussi des représentants de l'industrie et de la société civile: plus de 40.000 personnes sont réunies en ce moment à Brasilia.  

Et cette année, une question inquiétante alimente les débats: l'être humain va-t-il manquer d'eau? Les prévisions sont alarmistes. 


En 2050, 5 milliards 700 millions d'humains devraient manquer d'eau

Un rapport inquiétant de l'ONU a été présenté en ouverture du Forum. Le rapport mentionne qu'aujourd'hui déjà plus de la moitié de la population mondiale vit dans une zone où l'eau peut manquer au moins un mois par an.  Et d'ici 2050, ce nombre devrait exploser: 5.700.000 d'humains pourraient être concernés. Il y aura toujours de l'eau en abondance sur la planète, mais ce qui manquera c'est l'eau nécessaire à la vie humaine : l'eau potable et l'eau non-polluée indispensable à la culture et aux élevages. 

Dans les villes et les campagnes

Les regards se sont tournés cette année vers Le Cap notamment, en Afrique du Sud... Après plusieurs saisons très sèches, la ville s'est retrouvée avec des réserves très basses, au point de devoir restreindre fortement la consommation des habitants. Et les autorités du Cap ont failli devoir couper purement et simplement l'eau du robinet. 
Au Chili, dans la province de Petorca, au centre du pays, certaines rivières sont asséchées depuis des années. Plus de grenouilles, plus de crevettes. Plus de végétation verdoyante sauf celle des avocatiers. La culture intensive des avocats a été développée pour l'exportation. Les habitants dénoncent une irrigation intensive qui a asséché les sols et les rivières aux alentours, qui a rendu impossibles les cultures de dimension familiale. Les habitants quittent les villages.  

L'humain tarit l'eau

Plusieurs raisons causent cette baisse des réserves d'eau nécessaire à l'homme. L'économiste Riccardo Petrella, défenseur de l'accès de tous à l'eau pointe particulièrement l'agriculture intensive tournée vers l'exportation et la pollution de certaines industries.  
"Le système agricole actuel, intensif, est en grande partie responsable" analyse-t-il, "mais il faut ajouter que pour certaines formes de pollution, les industries chimique et minière sont plus dévastatrices que l'agriculture elle-même. Pour l'agriculture, les effets sont plus répandus: l'irrigation intensive, les produits chimiques, fertilisants, pesticides, etc. On les retrouve partout dans le monde. Pour l'industrie, les effets des activités chimiques et minières sont beaucoup plus localisés et concentrés mais encore plus dévastateurs."