30 octobre 2017

Un marqueur du changement climatique : la fonte des glaciers

Pourquoi la fonte des glaciers alpins ne concerne pas uniquement les skieurs de la Toussaint




James Balog et son équipe


Le glacier des Deux-Alpes est à nu. Pour la première fois depuis quarante ans, le domaine skiable isérois ne sera pas ouvert pour les vacances de la Toussaint, a indiqué France 2, samedi 21 octobre. En cause : l'absence de neige en haut des pistes. 

Et le glacier pourrait enregistrer une fonte record cette année. "2017 est une année très particulière, souligne Delphine Six, glaciologue à l'Institut des géosciences de l'environnement, dans les colonnes de 20 Minutes. Il s’agit d’une année catastrophique qui s’inscrit dans une lignée catastrophique." Et ce phénomène affecte l'ensemble du massif alpin.
"Un glacier repose sur un équilibre entre deux phénomènes : l'accumulation de neige au sommet et la fonte de la glace en bas, explique à franceinfo Christian Vincent, ingénieur au CNRS. Lorsque l'accumulation est plus importante, le glacier grandit. Lorsque la fonte l'emporte, il diminue. Nous sommes depuis trente ans dans une phase où la fonte l'emporte clairement."Entre 2003 et 2015, les glaciers alpins ont ainsi perdu 25% de leur superficie, révèle le laboratoire de Glaciologie et géophysique de l'environnement (LGGE) de Grenoble. Les scientifiques ont étudié six sites, en France, en Autriche et en Suisse. En exploitant des données plus précises que celles jusqu'ici utilisées, ils ont découvert que les glaciers alpins perdaient en moyenne 1,80 mètre de glace par an. Les scientifiques pensaient jusqu'ici que cette fonte était de seulement 1,15 mètre chaque année.
L'accélération de la fonte des glaciers constitue l'un des effets du changement climatique, observent les chercheurs ayant mené l'étude (en anglais)"Ce phénomène est observé sur tous les glaciers du massif Alpin situés sous une altitude de 3 500 mètres", souligne Christian Vincent. Certaines années, comme 2003, 2015 ou 2017, sont particulièrement inquiétantes. "A ce rythme, il ne fait aucun doute que tous les glaciers situés sous cette altitude auront disparu d'ici 2100, martèle le glaciologue. Même avec un scénario de réchauffement climatique modéré, celui de Saint-Sorlin [Savoie] disparaît d'ici 2080, alors qu'il est situé à 3 460 mètres d'altitude."