La chronique de Vincent Engel: Un peu de dignité
Dans un concert aussi peu harmonieux que possible où l’immigration est comparée à une fuite d’eau, où le droit du sol est contesté, où le contrat social est bafoué par des élus de droite comme de gauche, dans cette cacophonie où la basse continue des intérêts des multinationales et des banques, à peine audible, dirige l’orchestre des gouvernements et tourne en ridicule la baguette de la démocratie, la dernière encyclique pontificale nous ramène à l’essentiel : la dignité humaine.
Rien n’a avancé sur le dossier grec : le même bras de fer se poursuit et l’on en est à jouer aux prophéties sur ce qu’il adviendra – de nous, des Grecs – en cas de Grexit. Personne n’a, au plus haut niveau, osé remettre en cause la légitimité de la dette et ses origines, dont certaines, sans doute, sont imputables à l’exécrable gestion grecque, mais d’autres ne sont que le résultat de manipulations financières honteuses. D’un côté, ceux qui dénoncent l’idéologie de la dette, comme David Graeber que j’ai déjà souvent cité, et les banques, responsables des difficultés de la Grèce, comme Myret Zaki
; de l’autre, ceux qui accusent les Grecs non seulement d’avoir été incompétents sous les précédents gouvernements, mais de l’être encore avec Syriza et d’entretenir un « mythe », bref de véhiculer un récit mensonger sur la crise.