Face au réchauffement du climat, de nombreux responsables politiques et économiques parient sur l'innovation technologique comme principal levier de diminution de nos émissions de gaz à effet de serre. Un choix risqué et peu efficace, pour les scientifiques.
... Ils ne sont pas les seuls sur cette ligne. Dans une tribune publiée dans le Financial Times en amont de la COP26, Bill Gates se félicitait que "l'innovation" soit au programme de la conférence annuelle contre le réchauffement climatique. Pour le cofondateur de Microsoft, elle "est le seul moyen pour le monde de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre" afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050, ce point où nous émettrons autant de gaz à effet de serre que la terre peut en absorber.
Cet optimisme technologique ne se base pourtant sur aucun fait scientifique. "La technologie ne résoudra pas le changement climatique parce qu'elle ne peut pas être déployée à l'échelle suffisante dans les temps", a rappelé dans les colonnes du même journal Julian Allwood, chercheur en ingénierie à l'université de Cambridge. Coauteur du 5e rapport du Giec (le groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat), il compare le discours techno-optimiste à celui d'un médecin qui conseillerait à un alcoolique de continuer à boire, parce que le gouvernement développe une technologie pour réparer le foie. A l'appui de cette tribune figurent des calculs, détaillés dans un article scientifique*, sur nos besoins en électricité décarbonée, en techniques de captation du CO2 dans l'atmosphère et en biocarburants.
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