L'Espagne a mené une course à l'argent facilement et rapidement gagné, par le biais du développement du tourisme de masse et du recours intensif à l'irrigation. Sans tenir compte des contraintes sur les ressources en eau et de la répartition de ces dernières.
Cela a conduit à des dérives environnementales et humaines aberrantes.
Espagne : Menacée par la pénurie d’eau
Marie François
En
Espagne, l’eau est considérée comme un facteur primordial de développement et
sa rareté, doublée d’une répartition très inégale, comme un problème national
depuis plus d’un siècle. La politique de l’eau, axée sur l’accroissement de
l’offre - qui s’est surtout traduite par des projets de grande envergure comme
le transfert d’une partie des eaux fluviales ou le dessalement de l’eau de
mer -, a été la seule réponse envisagée par les autorités face à une
demande de plus en plus importante. A aucun moment, il n’a été question
d’analyser la pertinence de cette dernière, encore moins de la remettre en
cause. En fait, depuis les années 1990, la pression croissante des activités
économiques sur les ressources, qu’il s’agisse du recours, massif dans le cas
espagnol, à l’irrigation (77 % de l’utilisation totale) ou de l’urbanisation
impressionnante de la frange du littoral méditerranéen, a engendré une
augmentation substantielle de la consommation d’eau. Avec une hausse de
55 % de cette dernière entre 1996 et 2000, la région de Murcie (sud-est du
pays) en fournit une illustration édifiante. L’essor d’un tourisme proposant
non seulement d’importantes capacités d’accueil mais aussi des services très
voraces en eau (piscines, golfs, etc.) dans le cadre d’énormes complexes
hôteliers fermés (resorts) a trouvé, dans la législation locale, un soutien
décisif en dépit des critiques dénonçant le mépris manifesté pour
l’environnement et le développement durable.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/revues/grande-europe/focus/02/espagne-menacee-par-penurie-eau.shtml