La population mondiale n’est donc pas en train de se stabiliser. Rien qu’en 2012, 82,1 millions de Terriens supplémentaires ont rejoint les rangs. L’augmentation la plus importante depuis 1994.
En prenant en compte les tendances actuelles, l’ONU a établi trois scénarios, du plus optimiste (6,8 milliards de Terriens en 2100) au plus pessimiste (16,6 milliards d’individus en 2100). Le scénario médian, le plus probable, estime la population mondiale à 8,1 milliard en 2025, 9,6 en 2050 et 10,9 en 2100. Une hausse de 800 millions en 2100 par rapport aux chiffres de 2010.
Pour Claude-Michel Loriaux, professeur émérite à l'UCL, socio-démographe, il y a de quoi s'inquiéter. "Il y a eu une vague d’optimisme dans les années 2000-2010. On pensait à une stabilisation autour de 9 milliards et en dessous. C’est une source de problèmes pour la planète, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. De 7 milliards aujourd'hui à 11 milliards en 2100, il y a une différence de quatre milliards. C'est une valeur dont on ne parlait même pas en 1950, il n'y avait alors que 2,5 milliards de Terriens. Et ce n’était déjà pas si facile en 1950...", nous explique-t-il, en ajoutant que lui-même a changé d'avis au cours de sa carrière. "Il y a quelques années, j’avais tendance à dire que les cris d’alerte n’étaient pas justifiés, que c'était une défense des pays occidentaux contre la croissance des pays pauvres. Mais aujourd’hui, on ne peut pas nier qu’il y aura des problèmes, en terme de ressources, de santé, d'éducation..."
En effet, déjà aujourd’hui, avec "seulement" un peu plus de 7 milliards d’individus, nous utilisons l’équivalent de 1,5 planète chaque année. En 2050, selon des scénarios modérés de l’ONU, nous aurons besoin de deux planètes pour subvenir à nos besoins, rapporte le Global Footprint Network. En tout cas, si nous continuons à vivre de la même façon…