19 juin 2025

Climat : trois ans pour éviter un réchauffement inéluctable de 1,5 ºC

Sans baisse rapide des émissions, le budget carbone pour limiter le réchauffement à 1,5 ºC sera épuisé d’ici trois ans, alertent des scientifiques. Le climat se dérègle plus vite que prévu.




Si les émissions mondiales de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme annuel, le monde aura épuisé dans trois ans le « budget CO2 » qui lui permettrait de limiter la hausse de la température à 1,5 ºC. Telle est la conclusion de la dernière mise à jour des « indicateurs du changement climatique » publiée dans la revue Earth System Science Data. L’objectif fixé par l’accord mondial de Paris sur le climat sera dépassé aux alentours de 2030. Quant au budget carbone lié à une hausse de 1,6 ºC ou 1,7 ºC, il pourrait être franchi d’ici neuf ans. Et en 2050, les 2 ºC appartiendront au passé. Les émissions humaines de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevées.

Une soixantaine de scientifiques, dont un chercheur de la VUB, ont ainsi actualisé les dix principaux indicateurs climatiques utilisés par le Giec dans ses dernières publications en 2021. En 2024, indiquent-ils, la meilleure estimation de l’augmentation observée de la température de surface mondiale était de 1,52 ºC (1,9 sur terre, 1,02 dans les océans), dont 1,36 ºC est attribuable à l’activité humaine. « Dangereusement banal », qualifient-ils. Et même s’il faut plusieurs années de dépassement de l’objectif de Paris pour considérer qu’il appartient définitivement au passé, la tendance va clairement dans la mauvaise direction. La tendance de la dernière décennie (2015-2024) indique un réchauffement mondial moyen de 1,24 ºC au-dessus de l’ère préindustrielle. Cette décennie a été 0,31 ºC plus chaude que la décennie précédente (de 2005 à 2014).

« Nos résultats réaffirment à quel point et à quelle vitesse les émissions évoluent dans la mauvaise direction », soulignent les scientifiques. Les impacts ne cesseront de s’aggraver que lorsque la neutralité carbone sera atteinte. 


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18 juin 2025

Nous ne sommes pas prêts à affronter le manque d’eau

Emma Haziza, hydrologue : « Nous ne sommes pas prêts à affronter le manque d’eau »




Le problème est grave sur le pourtour méditerranéen – Espagne, Italie – mais c’est vrai que ces pays sont habitués à vivre des sécheresses récurrentes. La France ou la Belgique sont des pays tempérés et plutôt riches en eau. Nous n’avons jamais manqué d’eau ou à de très rares périodes. Or on voit que nous sommes également en train de basculer et le problème, c’est la vitesse à laquelle s’effectue cette bascule. La France se réchauffe 20 % plus vite que la moyenne mondiale. C’est la même chose pour la Belgique qui découvre des sécheresses inédites à l’image de celle de 2022. On voit à quel point nous sommes particulièrement touchés dans l’hémisphère nord par ces situations anticycloniques récurrentes et à quel point nous sommes vulnérables.


Non. Ni nos industries, ni nos systèmes agricoles. Depuis le début des années 2000, que ce soit en Belgique ou en France, on assiste à une augmentation continuelle des températures. On voit à quel point ce réchauffement accélère le cycle de l’eau. Lors de ces vagues de chaleur de plus en plus récurrentes, l’eau contenue dans les sols va s’évaporer beaucoup plus rapidement. La végétation n’est pas prête, l’agriculture non plus. Un des plus grands défis sera de faire comprendre au monde industriel sa dépendance à l’eau et cette rareté qui se profile. Nos économies connaîtront des restrictions. Il faudra choisir entre différents usages.


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