Les sociétés occidentales sont massivement « électro-dépendantes ». Elles ne le savent pas. Jusqu’au jour ou le jus vient à manquer. Une piqûre pour inciter à lever le pied ?
La vie, c’est aussi simple qu’un interrupteur que l’on actionne… Lundi, sur le coup de 12h33 tapantes, les Espagnols et les Portugais ont appris à leurs dépens que derrière les choses simples se cachent bien souvent des réalités très compliquées et finalement plus fragiles qu’on le pense. Depuis mardi, ils n’ignorent plus que si elle nous tourne le dos, la fée électricité régissant nos vies peut transformer notre existence en cauchemar.
Mais les électrons habitent d’innombrables pans de notre quotidien. Les télécommunications mobiles peuvent par exemple « tenir » quelques heures, grâce à des batteries de secours, mais elles finissent par flancher. Idem pour les très gourmands centres de données. Plus grave : la distribution de l’eau dépend de pompes alimentées par l’électricité. Là aussi, un peu de répit est possible, mais un black-out d’une certaine durée finit immanquablement par priver la population d’eau de distribution et d’eau sanitaire. C’est ce qui est arrivé lors du black-out dans certains quartiers de Madrid. Les unités de dessalement ont également besoin d’électricité. En Andalousie, l’une d’entre elles qui alimente des cités, est restée en rade, privant d’eau plusieurs dizaines de milliers de personnes.
« Notre dépendance à l’électricité est un vrai sujet dont on ne parle pas ou en tout cas pas directement chez nous », analyse Benjamin Wilkin, directeur d’Energie commune, une ASBL qui promeut les énergies renouvelables. « Cette question n’a pas de place dans la société. Encore moins aujourd’hui qu’hier ». Parce que, selon lui, « réduire notre électro-dépendance nécessite de minimiser notre énergie-dépendance. C’est-à-dire avoir des systèmes plus efficaces et être plus sobres. Dire cela, c’est être politiquement incorrect. Donc, on se voile un peu la face sans avouer que si on veut être moins dépendants il faut diminuer notre consommation ». Ou opter pour des solutions « low tech », moins sophistiquées, nécessitant peu ou pas d’électricité.
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