10 décembre 2025

Climat, biodiversité : le calcul gagnant pour l’économie et pour l’humanité

Les dégâts humains, environnementaux et les pertes économiques liés à la dégradation du climat et de la biodiversité ne cessent de s’aggraver, alerte l’ONU. Mais investir massivement dans la transition évitera des catastrophes et créera des bénéfices considérables.




C’est un des rapports les plus complets sur l’environnement planétaire et ses conclusions font autorité. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) a rendu public ce mardi la septième édition de son rapport GEO, fruit de la collaboration entre 287 experts de différentes disciplines issus de 82 pays. « Un choix pour l’avenir », préface ce « GEO-7 ».


D’abord, l’avertissement : « Le consensus scientifique conclut que la poursuite des trajectoires de développement actuelles entraînera un changement climatique catastrophique, une dévastation de la nature et de la biodiversité, une dégradation des terres et une désertification accablantes, ainsi qu’une pollution mortelle persistante – le tout à un coût immense pour les populations, la planète et les économies. » A bon entendeur.

Avec des conséquences de plus en plus lourdes sur les communautés humaines : « La pollution de l’environnement constitue le principal facteur de risque mondial de maladie et de mort prématurée, avec neuf millions de décès par an attribués à une forme quelconque de pollution. » Et les tendances ne vont pas dans la bonne direction. L’extraction minière (énergies fossiles, minerais, métaux, etc.) devrait augmenter de 70 % entre 2020 et 2050. « Sans action, l’augmentation de la température moyenne mondiale dépassera vraisemblablement 1,5 ºC au-dessus des niveaux préindustriels au début des années 2030, dépassera 2,0 ºC dans les années 2040 et continuera d’augmenter. Sur cette trajectoire, le changement climatique réduirait le produit intérieur brut (PIB) mondial annuel de 4 % d’ici 2050 et de 20 % d’ici la fin du siècle. »


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21 novembre 2025

Comprendre les conséquences d'une Belgique à + 3°C

Le réchauffement climatique pourrait atteindre entre 2,7 et 3,1 °C d’ici 2100 en Belgique. Avec quelles conséquences sur notre territoire ? C’est ce que « Le Soir » a voulu explorer avec l’aide d’une quinzaine de scientifiques belges. Hausse des températures, événements extrêmes, baisse des rendements agricoles... voici le tableau qu’ils dressent.


Le scénario est tout à fait plausible : on étudie les impacts pour la Belgique d’un monde de + 2,7 à + 3,1 ºC en moyenne globale par rapport à l’ère préindustrielle. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Unep), si les politiques actuelles continuent, le réchauffement atteindra 2,8 ºC. Et même si les promesses faites dans le cadre de l’Accord de Paris sont tenues, il se situerait encore entre 2,3 et 2,5 ºC.


Il reste bien entendu de nombreuses incertitudes, notamment liées au comportement de notre système climatique – sera-t-il plus résilient ou plus fragile ? Incertitudes aussi relatives aux politiques nationales et régionales de réduction des émissions et d’adaptation. Ira-t-on vers plus d’ambition ou vers plus de frilosité ? Plus d’accélération ou plus de retards ? Sous l’emprise de Donald Trump, les Etats-Unis ont actuellement enclenché une spectaculaire marche arrière sur leur politique climatique, alors que la Chine donne plutôt des signaux positifs. Les Européens piétinent. Qui donnera le ton sur la scène internationale ?

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14 octobre 2025

Points de bascule climatiques

L’humanité a trop déstabilisé le climat, au point de l’avoir rapproché de « points de bascule » au potentiel cataclysmique, alertent 160 scientifiques dans un nouveau rapport.


Le monde vient d’entrer « dans une nouvelle réalité ». Celle où de nombreuses composantes du système climatique menacent de basculer à tout moment vers un nouvel état qui ferait encourir « des risques catastrophiques à des milliards de personnes ». Telle est l’alerte solennelle lancée par 160 scientifiques de 23 pays, dans le rapport Global Tipping Points, publié le 13 octobre et coordonné par Timothy Lenton, professeur à l’université d’Exeter en Angleterre.

Ces chercheurs figurent parmi les plus grands spécialistes au monde dans l’étude de ce que l’on appelle les points de bascule climatiques. Le terme désigne le seuil critique au-delà duquel un élément clé du climat terrestre (calottes polaires, courants océaniques, forêts tropicales, etc.) peut basculer dans un nouvel état, de manière souvent irréversible.

Le système peut relativement bien résister à un certain degré de déstabilisation (le réchauffement global, la déforestation, etc.), jusqu’à ce qu’un petit changement de trop le fasse basculer. Le point de bascule est en quelque sorte la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Or, le seuil de 1,5 °C de réchauffement planétaire pourrait bien s’avérer être cette goutte de trop. Nous avons pour la première fois franchi cette température fatidique sur l’année 2024, de manière temporaire. Et nous devrions, selon toute probabilité, la franchir définitivement d’ici quelques années, alertent les chercheurs. Avec le risque d’effets en cascade à travers la planète. Nous entrons ainsi dans l’ère des points de bascule.


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21 août 2025

01 août 2025

Et si on arrêtait le tourisme ?

Le tourisme épuise le monde, on le sait. Sa critique radicale reste compliquée, tant il imprègne nos imaginaires depuis 1936. Aujourd’hui, certains s’en détournent et réinterrogent la notion de temps libre.




L’été, les congés payés, le départ en avion ou en voiture, les journées qui s’étirent les doigts de pied enfouis dans le sable chaud d’une plage indonésienne ou aquitaine ou engoncés dans des chaussures de randonnée pour un trek dans les grands parcs américains… Vision de rêve ou fantasme éculé et désormais repoussoir ? Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent de plus en plus nombreuses contre les dégâts environnementaux et sociaux du tourisme de masse. Reste à savoir si l’image d’Épinal du départ en vacances, pour une destination lointaine de préférence, peut évoluer.

Mais avoir du temps libre ne suffit pas pour déclencher des envies de départ. Cette aspiration a été favorisée par plusieurs facteurs, dont l’effet d’imitation des classes sociales supérieures mis en évidence par l’économiste et sociologue américain Thorstein Veblen. Le sociologue Pierre Périer, qui s’est intéressé aux vacances des classes populaires, en évoque un autre : « L’État et les organisations syndicales ont eu le souci d’encadrer ce temps pour que les ouvriers ne cèdent pas à l’oisiveté et au vice. Des organisations ont été mises en place, telles que les patronages, avec des séjours visant à favoriser l’intégration et la socialisation des familles. » En parallèle, les Trente Glorieuses (1945-1975) ont été marquées par l’élévation du niveau de vie, qui a favorisé les départs y compris pour les plus modestes, et la montée en puissance de l’industrie touristique avec le soutien de l’État – création du Club Méditerranée en 1950, mission Racine d’aménagement du littoral languedocien de 1963 à 1983, plans neige de 1964 à 1977, etc. Et tant pis si chaque année près de la moitié des Français ne partent pas en vacances, dont les deux tiers pour des raisons économiques : « Tout cela a imposé le départ comme une norme sociale très puissante », observe le chercheur.

Sauf que ce modèle du tourisme de masse craque de partout. En 2019, 1,5 milliard de touristes ont parcouru le monde, contre 25 millions en 1950. Le bilan écologique de cet essor est catastrophique. Le tourisme représentait 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2013 – quatre fois plus que les estimations précédentes. En 2018, plus de la moitié des touristes internationaux qui ont franchi une frontière l’ont fait en avion. Le tourisme favorise aussi l’artificialisation des sols, la spéculation immobilière, la gentrification, la surconsommation d’eau et la pollution. Ceci, partout dans le monde, de l’île de Bocaray aux Philippines fermée six mois en 2018 pour venir à bout des conséquences désastreuses de la surfréquentation touristique, aux littoraux français envahis de résidences secondaires et aux dunes dévastées par les touristes. 52 % des détritus polluants la Méditerranée proviendraient du tourisme balnéaire des seuls États membres de l’Union européenne. Les montagnes n’échappent pas au carnage, couvertes de remontées mécaniques, de canons à neige et de retenues collinaires pour maintenir le tourisme « tout ski ».


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30 juin 2025

Les pauvres au chaud, les riches au frais

Comment les températures de nos villes mettent en évidence les inégalités entre les Belges



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